L'homosexualité dans la société turque
L‘un des arguments défendus par ceux qui veulent donner à l‘homosexualité une légitimité est que l‘homosexualité a toujours existé dans toutes les société. Pourtant, sa perception a changé selon les périodes. Un exemple connu de son acceptation est bien sûr la Grèce Antique. Dans l'Empire ottoman nous trouvons même de la littérature parlant et même glorifiant de manière implicite l‘amour homosexuel, et en dehors de cela les relations des sultans avec des garçons étaient également connues du public. Pourtant, nous pensons que dans la Grèce Antique et dans l‘Empire ottoman, nous ne pouvons pas parler d‘une acceptation de l‘homosexualité au sens actuel du terme, ni d‘une acceptation pure et simple. Ce qui était accepté dans les deux sociétés, c‘était la relation d‘un homme âgé ayant du pouvoir sur un autre homme plus jeune et appartenant plutôt à une classe inférieure que la sienne. Il s‘agissait d‘une relation de pouvoir et celui qui était glorifié était l‘homme plus âgé, il était normal pour lui de mener une relation en dehors de sa maison, cela ajoutait un plus à son pouvoir. Nous pensons que cela était une autre manière de renforcer le patriarcat. Par exemple, au sein de l‘Empire ottoman, ceux qui avaient des relations avec des jeunes garçons étaient appelés « kulampara » ou «oğlancı» (des pédérastes). Ils se montraient« actifs » dans la relation sexuelle et ne se considéraient pas comme homosexuels ; cette approche existe dans la Turquie actuelle selon les propos des homosexuels eux-mêmes. En raison d‘une confusion des termes entre le sexe de naissance d'une personne, son identité sexuelle et son orientation sexuelle, les homosexuels passifs ne sont pas considérés comme des hommes, mais plutôt comme « des femmes manquées ».
Au cours de nos lectures, nous avons remarqué que dans un livre sur l‘homosexualité rédigé par Doğu Perinçek , on part également des exemples de la Grèce Antique et de l‘Empire ottoman ; Perinçek souligne l‘inégalité des pouvoirs entre les partenaires et il en conclut qu‘avec la dissolution du système capitaliste ce genre d‘inégalité de pouvoir disparaîtrait, donc, l‘homosexualité aussi. Nous devons certainement souligner que même si nous parlons d‘une relation de pouvoir à propos des relations homosexuelles dans la Grèce Antique et dans l‘Empire ottoman, nous ne partageons pas l‘approche de Perinçek. Ce que nous en concluons c‘est qu‘au niveau de la sexualité, il s‘agit bel et bien de relations homosexuelles POINT BARRE, mais sur le plan social nous pensons que cela reflète l‘hypocrisie des sociétés au cours de l‘histoire à propos de ce qui leur est « étrange » et « étranger ». Surtout en parlant de l‘Empire ottoman, dans les relations entre hommes âgés et jeunes garçons, la virilité est absente chez ces derniers et c‘est cela qui donne sa légitimité à la relation. Nous ne parlons pas d‘une relation entre deux hommes, mais d‘un homme avec une personne de même sexe, mais qui est « moins homme » que lui. Et encore, en dehors des grandes villes, il est difficile pour un homme ou une femme de vivre son homosexualité explicitement en gardant les codes accordés aux sexes innés. Mais lorsqu‘ils se travestissent, ils sont plus facilement acceptés par la société, car ils ne sont plus une menace pour le sexe inné. Par exemple pour les femmes, dans le langage courant « Erkek Fatma » (garçon manqué) est une expression valorisante. Quant à sa version inverse, « être comme fille », elle a des représentations différentes, selon le contexte. Dans l‘argot, s‘il s‘agit d‘un bien apprécié (une belle voiture, par exemple), l‘expression prend un sens positif faisant référence à la glorification de la virginité dans la société turque. S‘il s‘agit des actes attribués aux femmes et faits par un homme (rire beaucoup ou pleurer), elle prend un sens péjoratif : « ne ris pas (ne pleure pas) comme une fille! ». Pourtant, si un garçon ou un homme est traité de fille, il n‘est désormais pas considéré comme faisant partie du monde masculin, et l‘expression n‘a pas tout à fait un sens péjoratif, mais elle décrit plutôt un fait et implique une acceptation. La personne concernée ne peut plus bénéficier du respect de ses pairs en tant qu‘homme, mais elle est tolérée, car elle ne représente pas non plus une menace envers la virilité, elle est tout simplement une fille ; nous ne parlons pas alors de son homosexualité. Dans la réponse rédigée à la suite de cette remarque de Perinçek, les groupes LGBT indiquent qu‘une homosexualité vécue qui ne questionne pas la féminité et la masculinité sociales ne peut tout naturellement être qu‘une reproduction des rôles existant dans la société. Ils ajoutent que depuis des dizaines d‘années, le féminisme et le mouvement LGBT discutent de ces questions. Par cette déclaration, nous remarquons encore que le mouvement LGBT en Turquie n‘est pas renfermé sur lui-même et envisage un questionnement global des structures sociétales.
Au cours de nos lectures, nous avons remarqué que dans un livre sur l‘homosexualité rédigé par Doğu Perinçek , on part également des exemples de la Grèce Antique et de l‘Empire ottoman ; Perinçek souligne l‘inégalité des pouvoirs entre les partenaires et il en conclut qu‘avec la dissolution du système capitaliste ce genre d‘inégalité de pouvoir disparaîtrait, donc, l‘homosexualité aussi. Nous devons certainement souligner que même si nous parlons d‘une relation de pouvoir à propos des relations homosexuelles dans la Grèce Antique et dans l‘Empire ottoman, nous ne partageons pas l‘approche de Perinçek. Ce que nous en concluons c‘est qu‘au niveau de la sexualité, il s‘agit bel et bien de relations homosexuelles POINT BARRE, mais sur le plan social nous pensons que cela reflète l‘hypocrisie des sociétés au cours de l‘histoire à propos de ce qui leur est « étrange » et « étranger ». Surtout en parlant de l‘Empire ottoman, dans les relations entre hommes âgés et jeunes garçons, la virilité est absente chez ces derniers et c‘est cela qui donne sa légitimité à la relation. Nous ne parlons pas d‘une relation entre deux hommes, mais d‘un homme avec une personne de même sexe, mais qui est « moins homme » que lui. Et encore, en dehors des grandes villes, il est difficile pour un homme ou une femme de vivre son homosexualité explicitement en gardant les codes accordés aux sexes innés. Mais lorsqu‘ils se travestissent, ils sont plus facilement acceptés par la société, car ils ne sont plus une menace pour le sexe inné. Par exemple pour les femmes, dans le langage courant « Erkek Fatma » (garçon manqué) est une expression valorisante. Quant à sa version inverse, « être comme fille », elle a des représentations différentes, selon le contexte. Dans l‘argot, s‘il s‘agit d‘un bien apprécié (une belle voiture, par exemple), l‘expression prend un sens positif faisant référence à la glorification de la virginité dans la société turque. S‘il s‘agit des actes attribués aux femmes et faits par un homme (rire beaucoup ou pleurer), elle prend un sens péjoratif : « ne ris pas (ne pleure pas) comme une fille! ». Pourtant, si un garçon ou un homme est traité de fille, il n‘est désormais pas considéré comme faisant partie du monde masculin, et l‘expression n‘a pas tout à fait un sens péjoratif, mais elle décrit plutôt un fait et implique une acceptation. La personne concernée ne peut plus bénéficier du respect de ses pairs en tant qu‘homme, mais elle est tolérée, car elle ne représente pas non plus une menace envers la virilité, elle est tout simplement une fille ; nous ne parlons pas alors de son homosexualité. Dans la réponse rédigée à la suite de cette remarque de Perinçek, les groupes LGBT indiquent qu‘une homosexualité vécue qui ne questionne pas la féminité et la masculinité sociales ne peut tout naturellement être qu‘une reproduction des rôles existant dans la société. Ils ajoutent que depuis des dizaines d‘années, le féminisme et le mouvement LGBT discutent de ces questions. Par cette déclaration, nous remarquons encore que le mouvement LGBT en Turquie n‘est pas renfermé sur lui-même et envisage un questionnement global des structures sociétales.